Aujourd’hui, il est devenu possible pour un joueur de s’entraîner sans coéquipiers ni entraîneur, sans plots ni mannequins, sans poteaux ni filets. Tout ce qu’il faut, c’est un ballon et un Footbonaut. Démonstration.
Une méthode d’entraînement révolutionnaire
Plus qu’un simple robot, le Footbonaut constitue une méthode d’entraînement révolutionnaire grâce à sa technologie de pointe. Il s’agit d’une cage robotique d’une quinzaine de mètres carrés, au milieu de laquelle le joueur se positionne pour recevoir des ballons expédiés à puissance, hauteur et trajectoire variables.
Sa finalité : développer des attributs techniques bien précis tels que la réactivité et le contrôle de balle. Selon l’exercice lancé, l’objectif est ensuite de renvoyer le ballon reçu vers la zone de la cage signalée en couleur, travaillant ainsi également la vision périphérique et la précision de passe de l’athlète.
S’il représente un investissement considérable pour les finances d’un club de football professionnel – son coût oscille entre deux et trois millions d’euros en fonction des options choisies – le Footbonaut bénéficie d’une mise en route qui se démarque par sa simplicité d’utilisation, puisque ses exercices peuvent être paramétrés et pilotés directement à partir d’une application mobile dédiée.
Un facteur-clé de succès
Conçu par le designer allemand Christian Güttler, le robot fait ses débuts au service du Borussia Dortmund en pleine saison 2011/12, au terme de laquelle le club jaune et noir remporte pour la première fois de son histoire le doublé championnat – coupe d’Allemagne. À peine un an plus tard, le collectif de Jürgen Klopp devenait la grande surprise de la Ligue des Champions en atteignant la finale de la compétition contre toute attente.
Selon les chiffres, une session d’entraînement à l’aide du Footbonaut serait l’équivalent d’une semaine entière d’entraînement classique. Comme le démontre le graphique ci-dessous, le pourcentage de passes réussies avait en effet sensiblement augmenté au sein des joueurs-clés de l’équipe, ce qui confirme bien l’influence positive de la machine sur les performances individuelles des joueurs pendant les matchs.
En 2014, toujours outre-Rhin, c’est au tour du TSG Hoffenheim d’adopter cette innovation via son propriétaire Dietmar Hopp, milliardaire co-fondateur du géant informatique SAP. Un investissement à succès également, puisque l’ère post-Footbonaut du club coïncide avec les meilleures prestations de son histoire en Bundesliga : 4ème en 2016/17, 3ème en 2017/18 et 6ème en 2019/20. Des classements qui lui auront même valu ses toutes premières participations aux compétitions européennes : une entrée en Champions League lors de la saison 2018/19 et deux qualifications en Europa League – la première en 2017/18 et la deuxième en 2020/21.
À l’image du Borussia Dortmund, les statistiques individuelles des joueurs d’Hoffenheim parlent aussi d’elles-mêmes, puisque l’équipe première était en moyenne 0,3 seconde plus rapide en 2017 par rapport à 2014, tandis que l’équipe espoirs s’est améliorée d’une demie seconde dans le même laps de temps.
« Nous l’utilisons [le Footbonaut] toute la journée, il est complètement intégré dans notre système. […] Par toutes nos équipes, tous nos joueurs – il fait partie de notre entraînement quotidien. […] En répétant l’entraînement plusieurs fois, ils améliorent leur performance et deviennent plus rapides. […] Les joueurs qui sont rapides ici seront forcément rapides en match. Il est rare de voir un joueur qui s’entraîne parfaitement avec le Footbonaut puis qui n’est pas bon sur le terrain. Je ne connais aucun joueur à qui cela arrive. »
– Rafael Hoffner, coordinateur du sport pour l’innovation au TSG Hoffenheim
Coïncidence ou synchronicité ?
Les puristes iront jusqu’à dire que Mario Götze – qui avait pu bénéficier de l’usage du Footbonaut pendant son passage au BVB – lui doit en partie son but victorieux inscrit avec la sélection allemande en finale de la Coupe du Monde 2014 face à l’Argentine (1-0 après prolongations). Ceci parce que son contrôle orienté de la poitrine enchaîné d’une frappe en déséquilibre correspondrait à l’un des mouvements typiques répétés par les footballeurs lors des entraînements réalisés à l’aide de la fameuse cage robotique.
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